L’armée du Niger a rapporté mercredi la mort d’une quinzaine de civils dans de nouvelles attaques commises en début de semaine par des « terroristes » dans la région de Tillabéri, devenue un repaire pour les jihadistes sahéliens affiliés à l’État islamique et Al-Qaïda.

Quinze civils ont été tués et plusieurs blessés en début de semaine par des « terroristes » dans la région de Tillabéri, dans l’ouest du Niger, a annoncé l’armée mercredi 14 août, le nombre de morts dans des attaques jihadistes ayant plus que doublé sous le régime militaire au pouvoir.

« Dans la zone de Méhana, des éléments terroristes ont perpétré plusieurs exactions odieuses contre les populations civiles sans défense, le bilan est lourd et tragique : 14 personnes ont perdu la vie et plusieurs personnes ont été blessées », a indiqué l’armée sans préciser de date, dans son dernier bulletin des opérations menées entre dimanche et mercredi. Lors d’une riposte, les militaires engagés à Méhana ont « neutralisé deux terroristes », « brûlé une moto des assaillants » et « récupéré des animaux volés », a-t-elle ajouté.

Ces attaques ont visé six localités de la région de Tillabéri, située dans la zone dite des « trois frontières », aux confins du Niger, du Mali et du Burkina Faso, devenue un repaire pour les jihadistes sahéliens affiliés à l’État islamique et Al-Qaïda.

Atrocités

Méhana fait partie du département de Téra, où des combats opposent souvent les militaires nigériens de l’opération Niya aux jihadistes. Les civils y vivant sont fréquemment visés par les atrocités commises par les jihadistes, qui entraînent régulièrement d’importants déplacements d’habitants.

Mardi, dans la région de Tillabéri également, « un civil a été tué » et « trois autres blessés » lors d' »un accrochage violent » entre une unité de reconnaissance de l’armée et des « terroristes » près de la localité de Chatoumane, a affirmé l’armée. « Les forces de sécurité ont réagi avec efficacité, neutralisant plusieurs terroristes », a-t-elle indiqué.

Fin juin, l’armée nigérienne avait affirmé avoir tué un membre de l’État islamique influent localement, lors d’un raid militaire près de Méhana. À la même période, 20 soldats de l’opération Niya avaient été tués dans une attaque menée par des groupes armés, également dans le département de Téra. En réponse, l’armée avait dit avoir tué « plus de 100 terroristes » en une semaine.

1 500 morts en un an

Avant que ne commence la saison des pluies – qui dure de juin à septembre -, l’armée a créé des unités spéciales afin de protéger les paysans des jihadistes et leur permettre de cultiver leurs champs. Dans de nombreuses zones, des groupes armés interdisent aux agriculteurs de travailler. Des dizaines d’entre eux, ayant passé outre cette menace, y ont laissé leur vie.

Au sud-est, le Niger est confronté aux attaques de Boko Haram et sa branche dissidente, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP).

Selon l’organisation Acled qui répertorie les victimes de conflits dans le monde, quelque 1 500 civils et militaires sont morts dans des attaques jihadistes depuis le coup d’État ayant porté un régime militaire au pouvoir le 26 juillet 2023, contre 650 de juillet 2022 jusqu’au coup de force.

Ces dernières années, le Niger a été un pilier des opérations de lutte antijihadiste américaines et françaises au Sahel, en particulier depuis les prises de pouvoir de militaires au Mali et au Burkina Faso voisins, hostiles aux forces armées occidentales.

Mais depuis le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, le régime militaire nigérien dirigé par le général Abdourahamane Tiani a obtenu le départ de son sol des armées française et américaine. Il s’est rapproché de ses voisins malien et burkinabè, avec qui il a formé la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), créant également des liens avec la Russie, la Turquie et l’Iran.

Quinze civils tués lors d’attaques « terroristes » dans l’ouest du Niger (msn.com)