Le Directeur Général de la Société de Développement des Forêts (SODEFOR) a récemment lancé une opération d’état des lieux dans la forêt classée de Bouaflé, marquant une étape cruciale dans les efforts de sécurisation de cette zone. Cette opération fait suite à des directives du Gouvernement, émises après plusieurs préoccupations soulevées concernant l’occupation illégale de la forêt. Le lancement de cette opération a été annoncé lors d’une réunion présidée par le Préfet de la Région de la Marahoué, qui était entouré de membres du corps préfectoral, du Comité de travail mis en place par le Ministère des Eaux et Forêts (MINEF), ainsi que des représentants des populations locales, dont les Gouros, Baoulés, Malinkés et Burkinabés, tous concernés par cette question.
La réunion a permis au DG de la SODEFOR de détailler les objectifs de cette opération et les mesures à mettre en place. Elle s’inscrit dans la continuité des instructions données par le Premier Ministre Robert Beugré Mambé lors d’une réunion tenue le 2 octobre 2024 avec l’Association des Chefs Coutumiers et Dignitaires de Côte d’Ivoire (ACCD). Cette décision fait également suite à la visite sur le terrain du Ministre Tchagba Laurent à Bonon, le 21 septembre 2024.
L’une des principales annonces faites par le DG de la SODEFOR concerne les mesures conservatoires instaurées pour la gestion de la forêt durant l’opération d’état des lieux, qui débutera le 14 octobre 2024 et s’étendra sur six semaines. Ces mesures incluent :
- L’autorisation de la récolte des produits des plantations existantes dans la forêt classée.
- L’interdiction formelle du retour des populations déguerpies sur les sites concernés.
- La prohibition de nouvelles constructions dans les campements détruits, ainsi que dans les zones non encore déguerpies.
- L’interdiction d’ouvrir de nouvelles écoles dans les campements toujours en place.
- L’interdiction de créer de nouvelles plantations ou d’effectuer du sciage clandestin.
- L’obligation de ne pas entraver le travail des agents de la SODEFOR dans leur mission de sécurisation.
Ces mesures visent à encadrer les activités dans la forêt tout en permettant le recensement des occupants et de leurs exploitations agricoles. Le DG a insisté sur le fait que ces opérations seraient menées gratuitement, et a pris le temps de présenter les agents autorisés à les réaliser. Il a également appelé à la collaboration franche des populations locales afin de garantir le succès de l’opération.
Au cours de la réunion, plusieurs préoccupations ont été soulevées par les populations, notamment sur la relocalisation définitive des habitants, la gestion des plantations et la réaffectation des écoliers. Le comité de travail, dirigé par le Préfet de Région, a assuré que certaines de ces questions, comme celle de l’école, avaient déjà été traitées en collaboration avec la Direction Régionale de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (DRENA).
Enfin, le Préfet de Région a conclu la réunion en appelant les populations à la responsabilité, à la discipline et à l’engagement sincère. Il les a assurées que leurs préoccupations seraient prises en compte avec diligence par le Gouvernement, tout en les exhortant à participer activement à l’opération d’état des lieux. Cette collaboration est essentielle pour que les décisions futures, qui seront basées sur les résultats de l’opération, soient à la fois justes et durables pour l’avenir de la forêt classée de Bouaflé.