Dans la capitale guinéenne, certains citoyens passent la nuit devant les stations-services pour espérer acheter quelques litres d’essence ou de gasoil disponibles. Conséquences : les habitants de Conakry ne peuvent plus se déplacer facilement, et cela dure depuis plus de 20 jours.
C’est dans ces conditions que les autorités ont décidé de prolonger une nouvelle fois d’une semaine, les vacances scolaires et universitaires de Noël, qui l’avaient déjà étées, pour éviter des remous sociaux dans le pays.
La pression sociale monte
Cela fera donc bientôt un mois que les élèves et les étudiants guinéens sont priés de rester à la maison. La mesure a pour but de ne pas faire subir à ceux-ci les effets néfastes de l’explosion du dépôt de carburant qui a fait voler en fumée des milliers de litres d’hydrocarbure.
Car plus les jours passent, plus il est difficile de se déplacer à Conakry. Les rares véhicules de transports publics qui circulent ne peuvent pas faire face à la forte demande.
La colère se fait sentir
Cette tension sociale que vit le pays pourrait s’aggraver lorsque les élèves et les étudiants reprendront les cours. Ibrahima Sory Condé, directeur national adjoint de l’alphabétisation, explique que la prolongation des vacances scolaires a pour but de garder l’équité entre les élèves et étudiants vivant à Conakry et ne pouvant suivre les cours et ceux des régions moins affectées par la pénurie de carburant.
« Le gouvernement attend que tout le pays soit approvisionné cette semaine, parce que si d’autres régions sont en avance sur le même programme scolaire, cela va paraître comme une inégalité entre les enfants d’un même pays. » Donc, c’est par souci d’équité qu’on a reporté et le calendrier des examens sera ajusté », selon M. Condé joint par la DW.
Un souci d’équité
Mais qui pourrait cacher pourtant les craintes d’une explosion sociale en perspective Depuis quelques jours, des manifestations spontanées ont eu lieu dans maints endroits de la capitale, dont certaines ont été violemment réprimées par les forces de sécurité.
Ce lundi, des jeunes des quartiers nord de la banlieue de Conakry sont à nouveau descendus dans la rue pour dénoncer le rationnement du carburant qui créé d’énormes problèmes de déplacement. Au micro de la DW, une habitante de Conakry, revient sur les difficultés de se déplacer dans la capitale guinéenne :
« J’ai vu des gens arrêtés pendant des heures à certains carrefours de la ville, sans pouvoir embarquer ». Ils ne pouvaient absolument rien faire que d’attendre. Il n’y a aucun véhicule qui passe. Ils sont garés faute de carburant. Certains passagers sont même retournés chez eux. Car seuls quelques véhicules circulent. En ce qui concerne les élèves, il y en a qui peuvent aller à pied à l’école parce que leur établissement scolaire est proche de leur habitation. Mais d’autres ne peuvent pas parce emprunter des cars rapides pour se rendre à l’école », explique-t-elle.
Depuis l’explosion du plus grand dépôt de carburant du pays dont on n’ignore toujours l’origine, les militaires au pouvoir sont dans une urgence absolue.
Dans les stations-services, de longues files d’attente se forment partout et pour éviter la thésaurisation du précieux liquide, la distribution d’essence est désormais limitée à 25 litres pour les voitures et cinq litres pour les deux-roues et les tricycles.
Enfin malgré les assurances données par les autorités, le prix du transport a grimpé tout comme celui des marchandises et des produits de première nécessité sur les marchés. Ce qui touche directement le pouvoir d’achat des familles.
Guinée : les écoles et universités restent fermées (msn.com)