Deux manifestations prévues samedi au Burkina Faso, l’une en soutien au Mali, l’autre contre l’insécurité dans ce pays frappé par les violences jihadistes, ont été interdites jeudi par la mairie de Ouagadougou, où un précédent rassemblement interdit en novembre 2021 avait donné lieu à des violences.

La manifestation contre « l’incapacité » du pouvoir à empêcher les attaques jihadistes, à l’appel du mouvement de la société civile Sauvons le Burkina, a été interdite pour des « raisons de sécurité », indique dans un courrier le secrétaire général de la mairie de Ouagadougou, Christian Charles Rouamba.

Sauvons le Burkina avait été à l’origine, le 27 novembre dernier, d’une précédente manifestation, également interdite, qui avait fait une dizaine de blessés dans des heurts entre manifestants et forces de l’ordre.

Une autre manifestation en soutien au Mali visé par des sanctions renforcées de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a également été interdite pour des raisons de sécurité.

Deux des responsables de la Coalition des patriotes africains-Burkina Faso (Copa-BF) qui avait appelé à cette manifestation ont été placés en garde-à-vue jeudi, selon ce mouvement.

Un dispositif sécuritaire était en train de se mettre en place, jeudi à Ouagadougou, au cas où ces interdictions ne seraient pas respectées, et l’accès au réseau social Facebook est restreint depuis plusieurs jours, a constaté un journaliste de l’AFP.

« On vous avait informé (…) que pour des raisons de sécurité et d’autres préoccupations d’intérêt national, le gouvernement est en droit d’opérer des régulations », a, sans plus de précisions, déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maïga, au sujet de cette restriction d’accès à Facebook.

« L’intérêt national doit être au-dessus de nos intérêts particuliers », a-t-il ajouté.

Avant la manifestation de novembre, l’internet mobile avait été coupé pendant plusieurs jours.

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.

Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, elles ont fait depuis six ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leur foyer. (Afp)