Une aide des allies de l’OTAN a été préconisée pour soutenir l’Ukraine à développer une force future, lors de l’ouverture de son 75ème sommet qui se tient à Washington aux Etats- Unis, du 9 au 11 juillet, a appris l’ACP de cette organisation.
« Les Alliés mettront en place un nouveau commandement militaire de l’OTAN en Allemagne, qui s’appuiera sur les forces institutionnelles de l’OTAN pour coordonner la formation et l’équipement, et aider l’Ukraine à développer une force future », a déclaré Michael Carpenter, directeur principal pour l’Europe au Conseil national de sécurité des États-Unis.
«Les dirigeants des 32 pays de l’OTAN se retrouvent à Washington pour célébrer le 75e anniversaire de l’alliance, et de nouvelles annonces sur la défense aérienne de l’Ukraine, y compris des missiles Patriot, sont attendues depuis la capitale américaine », a-t-il ajouté.
Une promesse de 40 milliards d’euros de contributions militaires pour l’année prochaine et la mise en place d’une mission de formation et d’assistance à la sécurité pour les forces ukrainiennes seront également chose faite.
«Tout cela a pour but d’institutionnaliser ou de jeter un pont pour que l’Ukraine puisse éventuellement adhérer lorsque le moment sera venu », ont déclaré des sources de l’OTAN.
La nouvelle initiative, provisoirement baptisée NSATU (NATO Security Assistance and Training for Ukraine), deviendra le principal forum de l’alliance pour la formation et la coordination des livraisons d’armes.
Elle sera basée en Allemagne et dirigée par un général trois étoiles et plus de 700 personnes.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky présent à Washington
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera présent à Washington, où il tiendra plusieurs réunions bilatérales et organisera un événement spécial avec le président américain Joe Biden pour les alliés et les partenaires non membres de l’OTAN qui ont signé des accords de sécurité bilatéraux avec l’Ukraine.
La nécessité d’institutionnaliser le soutien à l’Ukraine vise à fournir un équipement militaire prévisible et stable et à éviter les déficits futurs, qui se sont révélés désastreux sur le champ de bataille au cours des derniers mois.
Il s’agit également d’un plan conçu par le secrétaire général sortant, Jens Stoltenberg, pour tenter de garantir que le soutien à l’Ukraine reste un élément inextricable des priorités et des fonctions de l’OTAN, en particulier dans l’éventualité où Donald Trump ou d’autres gouvernements hostiles aux efforts en faveur de l’Ukraine arriveraient au pouvoir.
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Bien qu’il n’y ait pas de consensus sur le moment ou la manière dont l’Ukraine pourrait finalement adhérer, plusieurs pays, dont les États-Unis, sont désireux de s’assurer que l’alliance transmet l’intention que l’Ukraine est sur une voie « irréversible » vers l’adhésion.
«En effet, il n’y aura pas d’invitation à l’adhésion à proprement parler ; nous sommes plutôt en train de mettre en place les résultats attendus pour une passerelle vers l’adhésion », a déclaré une source de l’OTAN.
«Nous devons dire quelque chose de nouveau ; nous devons essayer de trouver les bons mots pour donner quelque chose de plus que l’année dernière, afin que cela ne change pas le fait que nous sommes engagés et que nous inviterons, lorsque le temps le permettra, l’Ukraine à nous rejoindre », a déclaré une autre source d’un Etat membre de l’OTAN.
M. Carpenter a déclaré que le langage utilisé à la fin du sommet reconnaîtra les efforts de réforme en cours de l’Ukraine et démontrera le soutien des Alliés à l’Ukraine sur la voie de l’adhésion à l’OTAN.
Le soutien à l’Ukraine c’est « la tâche la plus urgente«
Le soutien à l’Ukraine sera « la tâche la plus urgente » du sommet, selon le secrétaire général Jens Stoltenberg. Il s’attend à ce que les alliés valident un large paquet, certains diplomates évoquant un soutien militaire de 40 milliards d’euros par an ainsi que de nouveaux moyens de défense aérienne. Ce montant correspond, selon le Secrétaire Général à l’aide déjà versée annuellement par les alliés depuis l’invasion russe. Il évoque un « pont vers l’adhésion« , estimant que cette aide liée à de nouveaux accords bilatéraux de sécurité « rapproche l’Ukraine de l’Otan« .
Deux nouveaux membres ont également gonflé les rangs des alliés : la Finlande et la Suède. Le sommet doit être l’occasion pour les alliés de s’engager à renforcer leur collaboration dans l’industrie de la défense pour augmenter la production. Ils doivent aussi renforcer leur défense contre les missiles balistiques. Le renforcement des partenariats mondiaux sera aussi à l’ordre du jour, avec l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud, invités au sommet.
Enfin, le dernier sommet annuel de Jens Stoltenberg en tant que Secrétaire Général (le Néerlandais Mark Rutte le remplacera le 1er octobre), sera donc celui des 75 ans de l’Alliance atlantique.
La Belgique sera représentée au sommet par le Premier ministre sortant Alexander De Croo et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense Hadja Lahbib et Ludivine Dedonder.
Sous la présidence de Joe Biden, l’alliance atlantique s’est étendue
L’administration américaine insiste à l’occasion de ce 75e sommet pour rappeler que sous la présidence de Joe Biden, l’Alliance atlantique s’est étendue à de nouveaux pays comme la Suède et la Finlande, signe de bonne santé pour l’Otan.
Le président Joe Biden a prévu de recevoir les délégations des 31 membres de plein droit de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), à l’auditorium Mellon, le lieu même où a été signé le traité créant l’Alliance atlantique en 1949, situé tout près de la Maison Blanche.
Partenariats avec l’Indo-Pacifique
Concernant les dossiers en Indo-Pacifique, une réunion est prévue avec des partenaires privilégiés mais qui ne sont pas membres de l’Otan : les représentants du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande seront là pour souligner l’importance de la présence occidentale dans la région.
«Il ne s’agit pas de faire adhérer ces pays, mais il s’agit plutôt de signaler que le regard des États-Unis reste également dirigé vers cette zone, où les ambitions et l’expansionnisme de la Chine représentent un défi aussi important que ce qui se passe en Europe, le terrain habituel d’opération de l’Otan», a conclu la source.
Les alliés voudront aussi marquer leur unité alors que l’Alliance célèbre cette année ses 75 ans. Mais le rendez-vous risque de ne pas être qu’une fête, compte tenu des situations politiques incertaines tant en Europe qu’aux Etats-Unis.
Le prochain sommet de l’Otan se tiendra aux Pays-Bas, à La Haye, en 2025. ACP/ C.L