L’année prochaine, le gouvernement fédéral ne veut plus dépenser qu’environ un milliard d’euros pour l’aide humanitaire dans le monde entier. C’est la moitié de l’argent disponible dans le budget fédéral actuel. « Nous avons dû accepter des coupes très douloureuses », reconnaît Susanne Baumann.

La secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères a présenté à Berlin une nouvelle stratégie pour venir en aide à un nombre croissant de personnes en détresse avec des moyens financiers en baisse. Susanne Baumann dit continuer à se battre dans le cadre des négociations budgétaires. Mais les perspectives d’une augmentation des fonds face à la pression de l’austérité sont faibles, concède-t-elle.

L’aide doit être plus efficace

Le ministère des Affaires étrangères en Allemagne veut réorienter l’aide de manière stratégique et la rendre ainsi plus efficace. Pour cela, il veut s’appuyer davantage sur les organisations locales, mieux se concerter avec les autres pays donateurs, réduire la bureaucratie et faire pression pour que les agences de l’Onu qui organisent l’aide sur place soient allégées. La majeure partie de l’aide est versée par le biais d’agences des Nations unies telles que le Programme alimentaire mondial (Pam) ou l’Unicef, le Fonds d’aide à l’enfance.

En outre, selon la secrétaire d’Etat Baumann, davantage d’argent devrait être consacré à « l’aide humanitaire préventive ». De nombreuses crises et catastrophes sont prévisibles. Si l’on s’y prend à temps, on peut économiser beaucoup d’argent, par exemple en acheminant les biens de secours dans les régions concernées avant une inondation ou le début d’une guerre, explique Susanne Baumann.

La diplomatie humanitaire doit également être renforcée. Les onze voyages de la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock en Israël depuis l’attaque du Hamas sur le pays le 7 octobre 2023 ont été cités en exemple. Lors de ces voyages, l’amélioration de l’accès à l’aide dans la bande de Gaza et l’approvisionnement de la population palestinienne ont également joué un rôle.

D’autres donateurs économisent aussi

Selon le ministère allemand des Affaires étrangères, environ 310 millions de personnes dépendent de l’aide des donateurs internationaux. La tendance est à la hausse. Il s’agit d’aides en cas de catastrophes naturelles, de situations de guerre et de mouvements de réfugiés, mais pas de projets à long terme d’aide au développement. Les points forts de l’aide de l’Allemagne sont actuellement l’Ukraine, Gaza, le Soudan, la Syrie, le Yémen et la Birmanie. Les chiffres sont en hausse, les moyens en baisse.

Pour la secrétaire d’Etat Baumann, il s’agit d’un « conflit classique ». Et l’Allemagne n’est pas seule à rencontrer ce problème. Les grands pays donateurs que sont la Grande-Bretagne et la France ont eux aussi procédé à des réductions. « Les fonds diminuent chez nous, ainsi que chez de nombreux pays partenaires, ce qui n’améliore pas la situation », déplore Susanne Baumann.

Les Etats-Unis sont le plus grand donateur international. L’Allemagne était jusqu’à présent en deuxième position, suivie par l’Union européenne en troisième position. L’Allemagne restera probablement à la deuxième place malgré la réduction de moitié de ses moyens, estime le ministère allemand des Affaires étrangères, car les autres donateurs réduisent en conséquence. Au niveau mondial, les pays donateurs ont dépensé environ 32 milliards d’euros en 2023. Les besoins s’élevaient à 45 milliards d’euros.

La diplomatie allemande économise sur l’aide humanitaire (msn.com)