Ce nouveau financement doit aider le Bénin à faire face aux défis sécuritaires régionaux, mais aussi aux conséquences de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine.
Annoncé le 22 avril par le FMI, un nouvel accord a été conclu avec le Bénin, sous réserve de l’approbation de la direction et du conseil d’administration de l’institution à la mi-juin 2022. Il concerne à la fois la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC) et est assorti d’une enveloppe de près de 700 millions de dollars.
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Ce plan d’aide promeut un « développement centré sur l’épanouissement de l’homme », selon l’institution de Bretton Woods. Une ambition qui devrait se traduire par l’amélioration de l’accès aux services publics de base mais aussi, par le renforcement de la présence du gouvernement dans les zones sensibles, conformément à l’ « approche civile » de Cotonou en matière de réduction des risques sécuritaires.
Développement et sécurité
Pour soutenir l’économie tout en « faisant avancer les politiques et les réformes destinées à promouvoir une croissance inclusive et durable tirée par le secteur privé, dans un climat de paix et de sécurité », le FMI veut créer l’espace budgétaire nécessaire, tout en préservant la viabilité de la dette béninoise.
Afin d’atteindre ces objectifs, l’institution internationale juge nécessaire de poursuivre l’assainissement des finances publiques : pour ce faire, l’équipe du FMI entend « réduire l’écart entre les pairs en termes de recettes fiscales » en rationalisant les dépenses fiscales à court terme, en élargissant progressivement l’assiette fiscale, et en développant une stratégie de mobilisation des recettes à long terme pour améliorer l’efficacité globale du système.
Stabilité macroéconomique
Le FMI considère que ces cinq dernières années, le Bénin a nettement progressé en terme de gestion macroéconomique. En effet, la croissance du pays ouest-africain a atteint un taux de 5,5 % en 2021, notamment grâce à l’augmentation des investissements publics et à la normalisation du trafic de marchandises dans le port de Cotonou.
Selon les estimations de l’institution, la croissance du PIB devrait se confirmer en atteignant 6,5% en 2022. Puis 7,8% en 2023, selon les autorités béninoises.
Pourtant, le pays fait face aux conséquences de la dégradation de la situation sécuritaire régionale, aux effets délétères de la pandémie, ainsi qu’à l’érosion du pouvoir d’achat.
Poursuite des efforts
Pour consolider sa situation, le FMI considère que le Bénin devrait d’une part renforcer son dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et de l’autre, consolider la gouvernance afin de renforcer la confiance dans les institutions nationales.
La poursuite de la transformation numérique, ainsi que consolidation de la résilience de l’économie face aux changements climatiques font partie intégrante du programme proposé par le fonds.
La plus grande coopérative monétaire de la planète estime que la réalisation de ces objectifs nécessite un engagement ferme de la part du gouvernement béninois, assorti d’un soutien technique et financier important de la part de ses partenaires. (JA)