Le dialogue politique redémarre ce jeudi 16 décembre en Côte d’Ivoire avec une rencontre entre le gouvernement et les principaux partis politiques. Il s’agit du troisième en moins de trois ans, avec à chaque fois un Premier ministre différent. Le premier, initié par Amadou Gon Coulibaly début 2019, avait duré six mois dans un climat pré-éléctoral tendu. Le deuxième, il y a un an, sous la houlette d’Hamed Bakayoko, avait permis d’apaiser les tensions politiques exacerbées par la présidentielle de 2020. Cette fois, Patrick Achi est à la manœuvre. Et il s’agit notamment de préparer les élections locales de 2023.
L’année 2021 aura été marquée par une décrispation politique palpable en Côte d’Ivoire. Les législatives de mars se sont déroulées dans un climat apaisé et ont vu la participation de toutes les grandes forces politiques.
Une réussite rendue possible grâce à une rencontre entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié en novembre 2020, puis au dialogue politique relancé en décembre suivant par le Premier ministre d’alors, Hamed Bakayoko. Ce à quoi il faut ajouter le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire et sa rencontre avec Alassane Ouattara en juillet dernier, ainsi que certains actes posés par le gouvernement et présentés comme des gestes de réconciliation.
Alors, cette apparente courtoisie politique subsistera-t-elle une fois que les participants au dialogue seront entrés dans le vif des débats, ce jeudi 16 décembre ? Comment faire pour maintenir le climat apaisé et inclusif qui a prévalu lors des dernières législatives ? La Commission électorale indépendante (CEI) devra-t-elle encore être recomposée, maintenant que les pro-Gbagbo sont de retour dans le jeu électoral ? Tout le monde a en ligne de mire les élections locales de 2023, mais chacun viendra avec ses préoccupations.
Jeudi, le Premier ministre Patrick Achi, qui conduira la première séance, commencera probablement par poser le cadre de ce dialogue. (rfi.fr)