Le professeur titulaire des universités, spécialisé en endocrinologie métabolisme et nutrition, Abdoulaye Lèye, a indiqué que plus de la moitié des personnes souffrant du diabète en Afrique n’était pas diagnostiquée.
“En Afrique, on considère qu’il y’a au moins 54% des diabétiques qui ne sont pas diagnostiqués” , a-t-il dit en marge d’un panel organisé récemment dans le cadre de la 6éme édition du forum Galien Afrique consacré à »l’ état des lieux, défis et perspectives de la problématique de la prise en charge du diabète en Afrique ».
“Si plus de la moitié des diabétiques ne sont pas connus, cela veut dire qu’il y’a un travail extrêmement important à faire dans la sensibilisation et le dépistage systématique de cette maladie avant de pouvoir parler de stratégie de prévention primaire , secondaire et même tertiaire », a-t-il ajouté.
Il a indiqué que l’Afrique compte 30 millions de diabétiques et que d’ici 2030 »nous serions entre 55 et 60 millions de malades sur le continent, avec un taux prévisionnel de 129% ».
Le professeur Abdoulaye Leye a également révélé que c’est en Afrique que l’on retrouve la dépense la plus faible consacrée au diabète dans le monde. C’est moins de 1% de toutes les dépenses dues au diabète et que l’essentiel de ces dépenses est consacré à des soins ,selon lui.
Le professeur a déploré le manque de données probantes pour pouvoir bâtir une stratégie de lutte à l’échelle de la communauté.
»Il est impossible de bâtir une stratégie de lutte contre le diabète en ayant uniquement que des données parcellaires à l’échelle hospitalière », a-t-il fait savoir, signalant que les efforts menés pour disposer de chiffres probants sur le diabète »butent sur les spécificités » des populations et sur »le manque de praticiens » du dépistage et du »suivi de bord ».
Comme alternative à ces insuffisances, M. Lèye a plaidé pour la formation d’une masse critique composée à la fois de médecins, de paramédicaux spécialisées sur toute la chaîne de prise en charge du patient diabétique. »Nous devons également avoir les moyens de relever le déficit d’éléments cliniques et para cliniques nécessaires pour des analyses et avoir des données spécifiques », a-t-il ajouté.
“Tous ces éléments, selon lui, font que l’Afrique n’est pas inclue dans les plus grandes études au monde parce qu’elle n’a pas de bases de données pour proposer aux multinationales de l’intégrer dans les études”.
Le professeur Abdoulaye Lèye a par ailleurs insisté sur la nécessité de mettre à la disposition des patients des conseils alimentaires adéquats dans la prévention primaire ,secondaire et tertiaire du diabète. Ces conseils alimentaires vont contribuer aussi à améliore la qualité des soins de nos diabétiques, a-t-il soutenu.
Ouvert mardi dernier à Dakar, la 6éme édition du forum Galien Afrique, a pris fin samedi.